Les techniques de base
des massages.
D'après les ouvrages de Lohrer,
Karvounidis, Abrassart et Jackson
L'effleurage superficiel
L'effleurage superficiel est
essentiellement pratiqué en début et en fin de massage. Afin d'instaurer le
contact lors du traitement de surfaces étendues, il faut tout d'abord poser
délicatement la paume des mains et les doigts à plat sur le corps.
L'effleurage est utilisé pour les grands
mouvements d'harmonisation. Il consiste en une pression légère et douce de
toute la main bien étalée, les doigts réunis. La main glisse lentement sur la
peau en adhérant au corps avec une pression uniforme et un rythme régulier. On
peut employer les deux mains ensemble ou séparées mais sans jamais perdre le
contact. C'est un geste naturel, simple à effectuer, qui prolonge la prise de
contact, sert à étendre l'huile et prépare les autres mouvements. Lors des
effleurages, concentrez-vous d'abord sur l'enveloppement en veillant à bien
épouser la forme du corps.
Les couches superficielles (peau et tissu
adipeux sous-cutané) sont ainsi soumises à une pression juste suffisante pour
que se forme, sous l'action des doigts et du bord latéral des mains, un
bourrelet d'à peine quelques millimètres.
Lors du retour des mains (avec le bas du
pouce) il faut relâcher la pression sans toutefois perdre complètement le
contact. L'effleurage détend, stimule la sensibilité et favorise la
réintégration du schéma corporel. Par ses effets vasodilatateurs, il active la
circulation sanguine superficielle et réchauffe le corps. La pression exercée
étant relativement faible, l'effleurage peut pratiquement se faire dans toutes
les directions sans risque physiologique.
L'effleurage superficiel peut être pratiqué
en cas de lésion sur les tumescences des parties molles à condition de bien
veiller à procéder le plus délicatement et superficiellement possible.
Le palpé-roulé
Cette technique consiste à prendre un plan
cutané et sous-cutané entre le pouce d'un côté, et l'index, le majeur,
l'annulaire et l'auriculaire de l'autre, puis à faire avancer le bourrelet
ainsi formé par des petits mouvements des doigts.
Normalement le tissu adipeux sous-cutané
doit se détacher sans difficulté de l'enveloppe musculaire qui se trouve juste
en dessous, mais il peut arriver qu'il y ait adhérence des parties molles
superficielles (tuméfaction pâteuse du tissu adipeux sous-cutané), auquel cas,
la formation et la circulation du bourrelet sont ressenties comme douloureuses.
Pour remédier à cela, il suffit de maintenir le plan cutané et sous-cutané immobile
entre les doigts pendant quelques secondes et de recommencer l'opération autant
de fois que nécessaire.
Le palpé-roulé est particulièrement
approprié au massage du dos, qui doit être exécuté en allant de haut en bas, de
part et d'autre de la colonne vertébrale. Si après un certain temps aucune
amélioration n'est constatée, il se peut que la colonne vertébrale ou des
organes internes soient en cause, auquel cas un examen médical s'impose.
L'effleurage profond (ou pression glissée)
Comme pour l'effleurage superficiel, les
mains sont posées à plat, et seul change le degré de pression, dont
l'augmentation permet d'atteindre les muscles. Les mains parcourent les muscles
d'un tendon à l'autre. Un effleurage des muscles attenant à la colonne
vertébrale doit se faire de haut en bas et d'une main ferme.
Vos mains s'adaptent à la constitution
anatomique et morphologique de la région à masser et certaines parties de la
main pourront appuyer plus que d'autres : talon de la main pour aller plus en
profondeur dans certains muscles, bout des doigts pour se glisser par exemple
entre les côtes, etc. Sur les membres, utilisez les mains perpendiculairement à
l'axe du membre, se refermant autour de lui dans la position appelée
"mains en bracelet". Le bord de la main appuie plus ou moins fort
suivant la sensibilité.
La pression glissée est le mouvement de
base pour la détente musculaire : elle favorise en profondeur l'irrigation
sanguine. Aussi sur la face interne des membres, en particulier sur l'intérieur
des jambes, elle est effectuée en remontant de l'extrémité vers le cœur, le
mouvement de retour étant un effleurage avec étirement. Lors du retour des
mains, il faut relâcher la pression, sans pour autant perdre le contact avec la
peau. La pression glissée se doit d'être lente pour respecter la vitesse de la
circulation sanguine et elle s'effectue avec le poids du corps.
La friction
La friction se concentre elle aussi sur la
peau et le tissu adipeux sous-cutané, mais elle s'applique à des zones plus
restreintes que l'effleurage. La pression exercée étant également plus forte et
les mouvements plus rapides, cette technique donne lieu à un massage plus
intensif que les précédents. La meilleure façon de procéder est de poser le
tranchant des mains (éminences hypothénar) fermées et légèrement écartées l'une
de l'autre.
C'est en frottant avec chacune des mains
dans un sens différent et dans un rayon d'environ 3 cm que le masseur obtiendra
la chaleur idéale. La friction est particulièrement recommandée en cas
d'adhérence entre le tissu adipeux sous-cutané et l'enveloppe musculaire, mais
il est également bon, après avoir pétri les muscles, d'y avoir recours pour
favoriser l'irrigation de la peau.
La friction des zones réflexes produit
exactement le même effet. Par exemple, la friction de la région allant des
dernières vertèbres lombaires au sacrum favorise, par mécanisme réflexe,
l'irrigation et le métabolisme de la face postérieure de la cuisse.
Le pétrissage
Le masseur pétrit les muscles comme le
boulanger sa pâte. Il travaille les grands muscles en profondeur et dans le
sens de la longueur, sans que ses mains aillent obligatoirement dans la même
direction.
Le pétrissage s'emploie sur les groupes
musculaires renflés : fessiers, mollets, muscles des flancs, pectoraux, dessus
des cuisses, etc. Il s'effectue généralement en torsion suivant la technique
suivante :
- Placer les deux mains formant deux pinces, doigts réunis et pouces écartés en travers du membre à masser, perpendiculairement à l'axe du muscle
- Saisir la masse musculaire à pleine paume et la soulever en la comprimant entre le pouce et les autres doigts comme pour la détacher de l'os
- Imprimer aux tissus un mouvement de torsion, les deux mains glissant en sens inverse sans jamais relâcher leur prise.
A Répéter plusieurs fois en remontant
progressivement vers la racine du membre.
Le pétrissage décongestionne le muscle.
Effectué lentement, il soulage spasmes et raideurs musculaires en aidant à la
diffusion des déchets dans le sang qui les éliminera. Exécuté sur un rythme vif
comme dans le massage sportif, il devient stimulant. Le pétrissage est
formellement déconseillé en cas de problèmes circulatoires, veineux ou
capillaires.
Psychologiquement, ce mouvement peut être
vécu comme agressif et mal supporté par les personnes retenant leur propre
agressivité.
Les pattes de chat
Le massage transverse
Le massage transverse ne diffère du
pétrissage que par le fait que le muscle est massé non pas dans le sens des
fibres, mais transversalement. Comme pour le pétrissage, une pression élevée
peut permettre d'augmenter la tension musculaire (effet tonique) et une
pression relâchée de la réduire (effet relaxant).
La pression profonde et la friction
transversale
Le massage par pression suppose que l'on
repère des petits nœuds perceptibles au toucher et sensibles à la pression. Une
fois chose faite, il s'agit de les comprimer avec l'index ou le majeur contre
l'os qui se trouve en dessous ou bien de les pincer entre le pouce et les
doigts. Ce contact ponctuel est maintenu même après apparition d'une légère
douleur.
Il est souvent difficile de trouver le
point exact où exercer la pression et ensuite de la maintenir. Il faut alors se
servir de son autre main comme d'une cale.
La pression doit, dans un premier temps, à
peine dépasser le seuil de douleur et être maintenue 20 à 30 secondes. La
douleur une fois estompée, on augmente un peu la pression, et ainsi de suite.
Dans le massage de détente, la pression
profonde est utilisée dans la dernière partie du massage pour approfondir
celui-ci quand une relation de confiance a été établie avec le receveur. En
effet, en s'adressant aux points douloureux profonds, presque toujours en
relation avec des blocages émotionnels, la pression réveille les émotions et
les expressions retenues. Aussi, demande-t-on au receveur de participer au
lâcher prise de ces tensions en accompagnant les pressions profondes du masseur
d'expirations profondes.
Alors que l'effleurage et la pression
glissée sécurisent et harmonisent le corps par leur action globale et
enveloppante, pétrissage et pression confrontent la personne à ses tensions
profondes. Il faudra donc doser en fonction de chaque personne ces différents
mouvements.
La digitoponcture est une technique dont
l'objectif est d'influer, par l'exercice d'une pression sur les points
d'acuponcture et par le biais de mécanismes de rétroaction, de façon bénéfique
sur les tissus ou organes coordonnés à ces points (cf. la technique du shiatsu,
du do-in ou du massage thaï).
Une friction transversale supplémentaire ne
change en rien le principe de la pression simple. Les mouvements circulaires ou
de va-et-vient dans un périmètre d'environ un demi-centimètre qui la
caractérisent ne font en fait que renforcer l'effet de la pression.
Le massage transversal profond (périostes
et tendons)
Cette technique est une variante de la
pression profonde. Elle a pour objectif de soulager les périostes et les
tendons douloureux, ce qui nécessite une forte pression. Celle-ci est
généralement exercée de façon ponctuelle avec la pulpe de l'index ou du majeur
(parfois aussi avec le pouce). Le massage consiste en de petits mouvements
effectués sur les bords de l'os ou transversalement aux tendons. Si, après un
certain temps, il s'avère que la pression est bien supportée, on peut
l'augmenter en utilisant non plus la pulpe du doigt, mais la pointe de
l'articulation médiane de l'index fléchi.
Le ballottement
Il est bon de finir un massage par un
ballottement, car cette manœuvre provoque une détente générale des tissus. La
secousse des différentes couches tissulaires permet l'élimination mécanique des
dernières adhérences, favorise l'irrigation des tissus et les métabolismes
locaux.
Lors du ballottement, le masseur s'empare
des mains ou des pieds du receveur et les agite de façon rythmée et rapide
(avec la plus grande économie de mouvement possible). En ce qui concerne le dos,
le ballottement doit être effectué avec les mains bien à plat sur les muscles.
La mobilisation passive
Cette technique, propre au sport, consiste
à associer le pétrissage, le massage transverse et le ballottement, que l'on
pratique d'une main tandis que de l'autre on fait se mouvoir les articulations
les plus proches.
Ce mouvement passif, exempt de pression et
ne demandant aucun effort, stimule le métabolisme de la région articulaire, ce
qui a un effet bénéfique sur l'articulation elle-même. La mobilisation passive
occupe une place très importante dans la mise en condition des sportifs et dans
leur récupération.
La description de ces
techniques est proposée à titre informatif. Certaines d'entre elles,
lorsqu'elles sont mal pratiquées, ou contre-indiquées, peuvent entraîner de
sérieux dommages.