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jeudi 17 janvier 2013

l’Humanité des débats. Apprendre À enseigner "Avoir un vrai projet d’enseignement" Par Daniel Robin

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l’Humanité des débats. Apprendre À enseigner
Avoir un vrai projet d’enseignement
Par Daniel Robin, cosecrétaire général du SNES
Comment apprendre à enseigner ?
Pour le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES), l’école doit permettre la réussite de tous les jeunes, quelles que soient leurs origines familiales ou sociales, les amener le plus loin possible dans leurs études, en fonction de leurs choix et de leurs résultats scolaires. Parvenir à cet objectif implique de démocratiser l’enseignement par l’élévation continue du niveau de culture et de qualification de l’ensemble de la nation. En effet, l’évolution des connaissances, les débats et les enjeux économiques, sociaux, politiques qui engagent les futurs citoyens à des choix complexes imposent aux générations futures d’être plus qualifiées.
C’est avec ces objectifs que nous avons construits et défendons nos propositions d’élévation du niveau de qualification et de recrutement des enseignants. La question du contenu de leur formation se pose, pour une part importante, différemment dans le premier et le second degré. Dans le second degré les professeurs sont en charge de l’enseignement d’une discipline ; ils enseignent de la 6e jusqu’aux classes post-baccalauréat (BTS et classes préparatoires aux grandes écoles). Cela impose à la fois une formation de haut niveau dans la discipline d’enseignement ainsi qu’une formation professionnelle qui s’articule avec cet enseignement disciplinaire : on ne peut enseigner que si on maîtrise parfaitement le contenu de ce que l’on enseigne, ce qui suppose disposer de savoirs allant bien au-delà de ceux qu’on est chargé de transmettre ainsi qu’un contact avec la recherche. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi apprendre à transmettre ce savoir, apprendre à dépister et à traiter les difficultés rencontrées par les élèves dans leurs apprentissages de la discipline concernée.
L’exigence d’un très bon niveau dans la discipline d’enseignement a conduit à une augmentation régulière du niveau de formation et de recrutement des enseignants dans leur discipline. Le passage aujourd’hui au niveau du master est donc indispensable. L’évolution des taux de scolarisation au collège puis au lycée, les difficultés que rencontre dans ce cadre une part parfois importante d’élèves imposent aussi un renforcement significatif de la formation professionnelle des enseignants. La construction des connaissances qu’ils sont en charge de transmettre (épistémologie), l’analyse des difficultés d’appréhension de tel ou tel concept par les élèves (didactique) doivent trouver une place plus importante dans la formation avec une bonne articulation avec la discipline enseignée. La multiplication des travaux dans le domaine des sciences de l’éducation donne des outils permettant d’aller dans ce sens. Cette double démarche disciplinaire et « pédagogique » doit trouver sa traduction dans le contenu des deux années de master qui doivent précéder le concours de recrutement des enseignants. Elle doit être associée à des stages d’observation qui permettent aux futurs enseignants de percevoir ce que les seuls modèles théoriques ne permettent pas d’appréhender. Cet aller-retour entre la formation théorique et le terrain est tout l’enjeu de l’entrée dans le métier après le concours de recrutement. L’année de stage après le concours est, à ce titre, une année très importante pour l’enseignant qui se retrouve en pleine responsabilité face à ses classes. Affaiblir les possibilités de formations durant cette première année comme le prévoit aujourd’hui le ministère dans son projet est donc inacceptable.

Comment créer un climat de classe positif ?
Vous trouverez dans les lignes qui suivent un résumé du chapitre 3 intitulé « Comment créer un climat de classe positif ? » du livre de Barbeau, D Montini, A Roy, C. Tracer les chemins de la connaissance, AQPC, 1997, pp. 40 à 46.
Pourquoi créer un climat de classe positif ?
Parce que...
  • Un climat où tous les élèves se sentiront acceptés par leurs pairs et par le professeur est fondamental à l'apprentissage,
  • Le climat de la classe est lié à la participation des élèves.
  • Un climat de classe positif facilite chez l'élève un sentiment de bien-être, une plus grande confiance en soi, une meilleure participation, une motivation plus soutenue, etc.
Quelles sont les stratégies susceptibles de créer un climat de classe positif ?
En voici quelques-unes...
  1. Se servir de ses yeux pour communiquer avec tous les élèves,
  2. S'approprier et utiliser l'espace physique de la classe,
  3. Attribuer une idée à l'élève qui en est l'auteur,
  4. Identifier vos attitudes et vos perceptions du climat de la classe et inviter les élèves à assumer la responsabilité de l'évaluation continue du climat de la classe.
1- Se servir de ses yeux pour communiquer avec tous les élèves,
Le but à atteindre est que l'élève puisse percevoir dans le regard du professeur l'accueil et l'acceptation. Voici trois "trucs" pour aider à établir un contact visuel avec tous les élèves de la classe :
  • À l'occasion de l'appel des noms à partir de la liste de classe, prendre le temps de regarder chacun des élèves nommés et esquisser un mouvement de salut de la tête ; ceci confirmera à l'élève qu'il a été remarqué et pourra être perçu comme un geste de bienvenue.
  • Pendant un exposé regarder tous les élèves de la classe en portant une attention particulière aux angles morts. Pour vérifier si votre regard couvre toute la classe, après quelques cours, vous pourriez, devant la classe vide ou dans votre bureau, tenter de visualiser tous les élèves à leur emplacement respectif. Si vous ne vous rappelez plus de certains visages c'est un indice que votre regard se porte spontanément plus vers certaines zones de la classe que d'autres.
  • À chaque fois qu'un élève pose une question, assurez-vous de bien le regarder, pour l'encourager et le valoriser par votre regard. Si l'occasion s'y prête pourquoi ne pas l'encourager à regarder ses pairs et à poser la question à toute la classe.
2- S'approprier et utiliser l'espace physique de la classe,
Le but de cette stratégie est d'établir un rapport affectif rassurant avec l'espace afin de favoriser l'éclosion de perceptions et d'attitudes positives, profitables à l'acquisition des connaissances.
  • Si vous avez accès à la classe avant les élèves, installez-vous avant qu'ils arrivent et observez leur entrée dans la classe. Vous les accueillez ainsi dans un espace que vous avez fait vôtre, ne serait-ce que par votre seule présence physique.
  • Circulez pendant le cours ; votre mobilité permet de diminuer la distance pour vous approcher des élèves et favoriser leurs questionnements ; c'est également un moyen de signifier un avertissement disciplinaire ; cette mobilité vous permet de voir l'ensemble de la classe et de dominer la situation tout en ayant une allure de familiarité. Le motif de ces déplacements est de permettre aux élèves de se sentir plus acceptés que contrôlés.
  • Attention au risque d'aller trop souvent vers les mêmes élèves avec qui vous vous entez des affinités.
  • Attention à l'abus de contrôle et de pouvoir que la mobilité peut occasionner. Il est important de développer une perception d'égalité et d'acceptation de tous.
3- Attribuer une idée à l'élève qui en est l'auteur,
  • Pour vous assurer de ne pas vous tromper dans l'attribution de l'idée vous pourriez utiliser un aide-mémoire : noter au tableau les idées des élèves en ajoutant leur nom et inviter les élèves de la classe à vous reprendre quand vous vous trompez.
  • Éviter tout jugement afin de favoriser l'apparition spontanée d'idées et porter attention à toute compétition qui pourrait s'avérer malsaine.

4- Identifier vos attitudes et vos perceptions du climat de la classe et inviter les élèves à assumer la responsabilité de l'évaluation continue du climat de la classe.
Permettre un diagnostic formatif à l'aide d'une fiche d'évaluation comme celle du tableau 1 peut s'avérer un bon moyen d'inviter les élèves à assumer la responsabilité de l'évaluation continue du climat de la classe.
Conditions d'efficacité de cette évaluation du climat :
  • L'évaluation écrite du climat de la classe doit, assurer l'anonymat des participants;
  • L'évaluation écrite du climat de la classe ne doit pas être menaçante pour le professeur;
  • La participation des élèves doit être volontaire mais rien n'empêche le professeur de l'encourager et de la faciliter par exemple, en apportant en classe à chaque cours des copies vierges. Une autre façon de favoriser leur participation est de leur signaler au fur et à mesure les commentaires reçus (pourvu que la confidentialité soit respectée) et du même coup leur annoncer les correctifs envisagés ou leur faire part des mises au point ou des justifications qui s'imposent dans le cas contraire.
Évitez de solliciter du feed-back sur le climat si vous avez des réticences aux changements et êtes fragile à la critique. Évitez toute consultation pour la forme.
LIMITES de ces stratégies :
  • Les attitudes positives que le professeur saura susciter à l'aide de ces stratégies ne sont qu'un aspect de la participation des élèves et non la « panacée » à tous les problèmes de passivité qu'on rencontre chez les élèves;
  • Le nombre trop grand d'élèves pour l'espace de la classe peut rendre inutile une partie de ces stratégies;
  • Il est essentiel à l'acquisition des connaissances que le professeur et les élèves se sentent bien dans une classe. Ce respect mutuel est préalable à tous les petits gestes, aussi importants soient-ils, que le professeur saura poser dans sa classe.





























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