l’Humanité
des débats. Apprendre À enseigner
Avoir un vrai projet d’enseignement
Par Daniel Robin, cosecrétaire
général du SNES
Comment apprendre à enseigner ?
Pour le Syndicat national des
enseignements du second degré (SNES), l’école doit permettre la réussite de
tous les jeunes, quelles que soient leurs origines familiales ou sociales, les
amener le plus loin possible dans leurs études, en fonction de leurs choix et
de leurs résultats scolaires. Parvenir à cet objectif implique de démocratiser
l’enseignement par l’élévation continue du niveau de culture et de
qualification de l’ensemble de la nation. En effet, l’évolution des
connaissances, les débats et les enjeux économiques, sociaux, politiques qui
engagent les futurs citoyens à des choix complexes imposent aux générations
futures d’être plus qualifiées.
C’est avec ces objectifs que nous
avons construits et défendons nos propositions d’élévation du niveau de
qualification et de recrutement des enseignants. La question du contenu de leur
formation se pose, pour une part importante, différemment dans le premier et le
second degré. Dans le second degré les professeurs sont en charge de
l’enseignement d’une discipline ; ils enseignent de la 6e jusqu’aux
classes post-baccalauréat (BTS et classes préparatoires aux grandes écoles).
Cela impose à la fois une formation de haut niveau dans la discipline
d’enseignement ainsi qu’une formation professionnelle qui s’articule avec cet
enseignement disciplinaire : on ne peut enseigner que si on maîtrise
parfaitement le contenu de ce que l’on enseigne, ce qui suppose disposer de
savoirs allant bien au-delà de ceux qu’on est chargé de transmettre ainsi qu’un
contact avec la recherche. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi apprendre à
transmettre ce savoir, apprendre à dépister et à traiter les difficultés
rencontrées par les élèves dans leurs apprentissages de la discipline
concernée.
L’exigence d’un très bon niveau dans
la discipline d’enseignement a conduit à une augmentation régulière du niveau
de formation et de recrutement des enseignants dans leur discipline. Le passage
aujourd’hui au niveau du master est donc indispensable. L’évolution des taux de
scolarisation au collège puis au lycée, les difficultés que rencontre dans ce
cadre une part parfois importante d’élèves imposent aussi un renforcement
significatif de la formation professionnelle des enseignants. La construction
des connaissances qu’ils sont en charge de transmettre (épistémologie),
l’analyse des difficultés d’appréhension de tel ou tel concept par les élèves
(didactique) doivent trouver une place plus importante dans la formation avec
une bonne articulation avec la discipline enseignée. La multiplication des
travaux dans le domaine des sciences de l’éducation donne des outils permettant
d’aller dans ce sens. Cette double démarche disciplinaire et
« pédagogique » doit trouver sa traduction dans le contenu des deux
années de master qui doivent précéder le concours de recrutement des
enseignants. Elle doit être associée à des stages d’observation qui permettent aux
futurs enseignants de percevoir ce que les seuls modèles théoriques ne
permettent pas d’appréhender. Cet aller-retour entre la formation théorique et
le terrain est tout l’enjeu de l’entrée dans le métier après le concours de
recrutement. L’année de stage après le concours est, à ce titre, une année très
importante pour l’enseignant qui se retrouve en pleine responsabilité face à
ses classes. Affaiblir les possibilités de formations durant cette première
année comme le prévoit aujourd’hui le ministère dans son projet est donc
inacceptable.
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Comment créer un climat de classe
positif ?
Vous trouverez dans les lignes qui suivent un résumé du
chapitre 3 intitulé « Comment créer un climat de classe positif ? »
du livre de Barbeau, D Montini, A Roy, C. Tracer les chemins de la
connaissance, AQPC, 1997, pp. 40 à 46.
Pourquoi créer un climat de classe positif ?
Parce que...
Quelles sont les stratégies susceptibles de créer un
climat de classe positif ?
En voici quelques-unes...
1- Se servir de ses yeux pour communiquer avec tous
les élèves,
Le but à atteindre est que l'élève puisse percevoir
dans le regard du professeur l'accueil et l'acceptation. Voici trois
"trucs" pour aider à établir un contact visuel avec tous les élèves
de la classe :
2- S'approprier et utiliser l'espace physique de la
classe,
Le but de cette stratégie est d'établir un rapport
affectif rassurant avec l'espace afin de favoriser l'éclosion de perceptions
et d'attitudes positives, profitables à l'acquisition des connaissances.
3- Attribuer une idée à l'élève qui en est l'auteur,
4- Identifier vos attitudes et vos perceptions du
climat de la classe et inviter les élèves à assumer la responsabilité de
l'évaluation continue du climat de la classe.
Permettre un diagnostic formatif à l'aide d'une fiche
d'évaluation comme celle du tableau 1 peut s'avérer un bon moyen d'inviter
les élèves à assumer la responsabilité de l'évaluation continue du climat de
la classe.
Conditions d'efficacité de cette évaluation du climat :
Évitez de solliciter du feed-back sur le climat si vous
avez des réticences aux changements et êtes fragile à la critique. Évitez
toute consultation pour la forme.
LIMITES de ces stratégies :
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